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La normalité

Cela pourrait être le titre d'un roman de Kundera. En fait ce ne sont que quelques réflexions sur un sujet qui me tiens à cœur depuis presque toujours, que je vais tenter, malgré mes 3x4 heures de sommeil en retard, d'organiser plus ou moins clairement.

La normalité. Être normal. Lors de mon adolescence, comme tout le monde je suppose, je me suis demandé comment être normal, moi qui ne l'avais vraiment été. Depuis même la maternelle où je dessinais des vaisseaux spatiaux et des écorchés de corps humain, ou au CP où je prétendais parler chinois...Peut être une façon plutôt maladroite de me faire remarquer, tout simplement, moi qui suis plutôt d'un naturel introverti...

J'ai donc cherché - longtemps - ce qu'était vraiment la normalité; non pour savoir comment le devenir, j'ai toujours préféré rester anticonformiste par nature, mais uniquement par curiosité. Pour savoir si cela existait vraiment.

Et j'en suis arrivé, fort logiquement pour quelqu'un vivant dans une grande métropole cosmopolite, mais pas tant que ça pour quelqu'un vivant dans une petite ville de province, à la conclusion que la normalité n'existait pas. Tous les gens sont différents, et c'est justement ce qui fait la richesse de l'autre. Après tout la Culture n'est elle pas la découverte et l'apprentissage d'autres cultures, celles d'autres pays ? J'étais rassuré, quelque part mon cas n'était pas désespéré, puisqu'il n'y avait...juste pas de cas particulier.

Malheureusement, la normalité a des effets plutôt pervers quand elle forme le ciment même de la société...ses règles, auxquelles il faut plus ou moins se conformer, inconsciemment ou pas: faire des études, avoir une copine, entrer dans la vie active, travailler, se marier, avoir des enfants, suivre les émissions télés en vogue pour avoir un sujet de conversation commune avec les collègues le lendemain. Bref, ne pas se poser de questions, de toute façon dans le grand tourbillon de la vie on n'a pas le temps. En somme, être un homme basique (désolé pour le lien sans pertinence aucune, mais il m'a fait rire; attention c'est de la private joke de scientifique). Mais quid de celui ou celle qui ne souhaite pas suivre ces sacro-saintes règles ?

Pour ce qui est des études, quelques un de mes potes ont laissé tomber avant le bac. Bien que cela ait choqué, ou intrigué, ou inquiété, cela ne les a pas empêché de faire leur vie...J'ai même été recruté une fois par un directeur technique qui ne l'avait pas non plus, le bac.

Pour ce qui est du travail, bah tous les cas sont possibles, de ceux qui refusent carrément de travailler, aux bourreaux de travail qui ne font que ça de leur vie, en passant par les nombreux chômeurs qui n'ont pas vraiment choisi leur situation.

Et pour ce qui est du reste...femme et enfant(s) reste la norme quasi-absolue. Rester célibataire, juste parce que c'est une vie simple et sans aucune contrainte, n'est pas considéré comme...normal. On y reviens. La normalité n'existe pas, mais certaines choses doivent être "normales" pour êtres acceptées par les autres. Une femme ou un homme célibataire de longue date intrigue, met mal à l'aise. On se moque gentiment, mais surement, de sa sexualité, on se demande si elle/il est gay (oui l'homosexualité, bien qu'acceptée officiellement, reste l'objet de nombreuses moqueries plus ou moins conscientes), voir pire...on se moque aussi de sa personnalité, bref, on se moque. Tout simplement. De qui qui est trop différent.

Devenir normal donc. Vis-a-vis des normes de la société. Accepter, finalement, ce qui semble couler de source pour d'autres. Se marier ? pour se rendre compte au final que l'autre ne nous convient pas/plus, et/ou réciproquement ? partir dans de longues procédures de divorce ensuite, alors qu'un simple « au revoir, à jamais » aurait suffit ? Faire des enfants ? pour que, once again, l'on se sépare et qu'on les force à vivre dans des familles recomposées, voir décomposées ? pour qu'on les laisse agoniser dans la poubelle qu'est la Terre que nous allons leur laisser ? Pour les chérir et les gâter alors que des millions d'autres meurent de faim ? Limitons la casse pour ceux qui sont déjà là.

Et je passe furtivement sur la télé, juste parce que je l'ai cité plus haut, sujet mineur ici et majeur pour le temps libre de la plupart des gens. Cette invention du XXème siècle n'a vraiment plus lieu d'être. On a inventé l'inter(net|activité) depuis.

Bref, fuck that. On peut vivre sa vie comme on l'entends, c'est juste un peu plus difficile quand on s'écarte un peu trop des normes. Cela n'empêche en rien de profiter de la vie et de ces petits plaisirs. Non en ce disant "c'est bien, c'est pas bien", mais plutôt en ce disant "ça me plais, ou ça me plais pas". La quintessence de la liberté, en somme.

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